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Les ambulanciers, l’autre « première ligne » : « Notre métier doit être reconnu comme les autres métiers de soins »


Rédigé par Rédaction le Lundi 20 Juillet 2020 à 11:02 | Lu 1146 fois


Qu’ils soient issus de structures privées ou publiques, les ambulanciers se sont largement mobilisés pour faire face à la crise sanitaire. Active en première ligne pour assurer la prise en charge des patients, la profession souhaite, plus que jamais, une meilleure reconnaissance de ses missions.



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Intervenant au cœur de la chaîne sanitaire, les ambulanciers, maillon essentiel du lien entre la ville et l’hôpital, ont participé, eux aussi, à la gestion de la crise sanitaire. Tous, qu’ils soient intégrés à un hôpital ou prestataires privés, ont participé à la prise en charge des patients, malades ou non du Covid. « Tous les moyens ont été utilisés, tout le monde s’est mobilisé autour des patients pour qu’ils puissent être transportés dans les meilleures conditions possiblesL’épidémie a d’ailleurs mis en lumière toute la complémentarité et la solidarité de la filière du transport sanitaire », confie Fabienne Billault, présidente de l'Association des Responsables des Transports et de la Logistique à l'Hôpital (ARTLH). 
Au sein des hôpitaux comme en ville, les équipes ont dû adapter leurs pratiques avec notamment l’adoption de nouvelles procédures d’habillement, l’utilisation des équipements de protection individuelle et le bionettoyage des véhicules. « De nombreuses formations ont été délivrées pour que tous sachent comment s’équiper, s’habiller et respecter les gestes barrières pour les protéger et pour protéger le patient », complète Fabienne Billault. « Nous avons aussi mis en place tout un protocole lors de la prise en charge domicile-hôpital,ajoute Thierry Schifano, président de la Fédération Nationale de la Mobilité Sanitaire (FNMS). Nous prenions par exemple sa température et l’interrogions à l’aide d’un questionnaire développé pour le Covid-19, afin d’effectuer un premier bilan de son état sanitaire et psychologique (confusion, etc.). Suivant le résultat, nous appelions l’hôpital pour prévenir de l’arrivée d’un cas potentiel ».

Inquiétude économique pour les transporteurs privés

Ces changements de pratiques ont eu un impact direct sur les transports, qui sont ainsi passés « de 45 minutes à 1h pour une intervention en temps normal, à 2h30 à 3h durant la crise », détaille Thierry Schifano. Ces prises en charges particulièrement chronophages ont ainsi pesé sur une profession qui a dû faire face, dès les premiers jours, à une baisse de 60% de son activité. Si cette diminution, due à la déprogrammation des actes chirurgicaux, a favorisé une mobilisation totale tout au long de la crise, elle a aussi un impact fort sur toute la filière. Les acteurs privés, confrontés à des tensions financières depuis de nombreuses années, se sont rapidement inquiétés des retombées économiques de l’épidémie. « La prise en charge des patients atteints du Covid-19 a engendré un surcoût en personnel et en équipements, de l’ordre d’une centaine d’euros par transport », estime Philippe Lauriot, président de la Fédération Nationale des Ambulanciers Privés (FNAP). Pour pallier ce coût supplémentaire mais aussi la baisse de l’activité, les pouvoirs publics ont mis en place une série d’aides destinées à la profession. « Premier pas »pour certains, « insuffisant »pour d’autres, cet appui n’est pour l’instant que financier et ne répond, de ce fait, qu’à un seul aspect des demandes portées par la profession. 

« Un manque de reconnaissance »

« Au vu du code de la Santé publique, l’ambulancier est un professionnel de santé. Mais le gouvernement ne nous considère pas à cette juste mesure »,ajoute le président de la FNAP. Les ambulanciers réclament donc depuis plusieurs années une meilleure reconnaissance de leurs missions au contact avec les patients. « Avoir participé à l’effort collectif de gestion de crise représente une richesse professionnelle, dontleséquipes de transport sanitaire se nourrissent, résume Fabienne Billault. Aujourd’hui, elles aimeraient que leur métier soit reconnu comme les autres métiers de soins ». Même constat chez les ambulanciers privés où FNMS comme FNAP saluent « l’engagement du personnel qui a réussi à maintenir le niveau de prestation malgré les conditions difficiles », mais regrettent « un manque de reconnaissance »non seulement de la part de l’État, mais aussi pour la non-classification d’une atteinte par le Covid-19 en maladie professionnelle et pour le non-versement de la « prime Covid ». « Cette reconnaissance doit se faire par des actes, complète le président de la FNAP. Alors que nous étions en perte d’activité, les pouvoirs publics ont même demandé l’aide d’associations.Une telle décision est un non-sens qui n’a fait qu’augmenter la mise en chômage de nos salariés ». L’image des ambulanciers pourrait évoluer, puisque la crise a mis en lumière une profession parfois méconnue et toute la diversité de ses missions.« En répondant rapidement aux besoins de la crise, nous avons montré que les transporteurs sanitaires étaient présents, estime Thierry Schifano. Les pouvoirs publics, comme nos concitoyens, ont pu voir que nous n’étions pas de simples transporteurs. Avec nos moyens, nous nous sommes pleinement engagés dans la bataille et avons fait ce qu’il fallait ».

Le transport logistique mobilisé au sein des hôpitaux

Solution hydroalcoolique, surblouses, masques, … sont autant d’équipements qui se sont révélés stratégiques ces dernières semaines. Entre tensions sur les circuits logistiques et risques de pénuries, les hôpitaux ont, tous, dû trouver des solutions pour s’approvisionner et transporter les stocks. Ceux qui disposaient en interne de services de transports logistiques les ont ainsi mobilisés « pour acheminer ces produits, mais aussi parfois pour distribuer les dotations de l’État aux autres établissements du secteur », indique Fabienne Billault, présidente de l'Association des responsables des transports et de la logistique à l'hôpital (ARTLH). Afin de répondre à la demande, les transporteurs hospitaliers ont souvent dû se réorganiser. « Il a fallu être réactifs, pour récupérer du matériel, des produits pharmaceutiques en urgence dans d’autres hôpitaux, auprès de fournisseurs en proximité ou hors département, ou pour s’organiser avec des entreprises et des associations afin de collecter les dons pour le fonctionnement hospitalier ou pour les soignants », précise la Montpelliéraine. Cette flexibilité a d’ailleurs permis à certains établissements de santé de pallier les manques. « La crise sanitaire a mis en avant les enjeux et l’importance de la logistique hospitalière », conclut Fabienne Billault. 



 

Article publié sur le numéro de juin d'Hospitalia à consulter ici : https://www.hospitalia.fr/Hospitalia-49-Special-Covid-19-MERCI-_a2230.html







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